Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     PENDRE     
FEW VIII pendere
PENDRE, verbe
 
 

-

Empl. trans.

 

.

Celui qui doit être pendu ne peut se noyer : Noyer ne puet, cil qui doit pendre. (JACQUES BRUYANT, Voie pauvreté richesse P., 1342, 7). Mieux vous vausist avoir outre le mer passé Et fait une ermitage et vo vie amendé Ou vos maux euïssiez de vostre cors sané. Mais cieux ne puet noiier par nulle cantité, Qui en la fin doit pendre (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 484). Le malheur tonne sur vous et vous talonne, Le diable vous fait fourvoier : Qui doibt pendre, il ne peult noyer. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 63). LE DUC (Charles le Téméraire) au ROITELET (Louis XI). Tu as ton doffin, ta lamproie, Ton coullon, qui fait ses regars Sus la mer, avec ses fins gars, Mais en fin aront leur loier : Qui doit pendre, il ne poeult noyer. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 652). [Autre ex. p.595, 665]

 

Rem. Morawski 1350 : Ne peut noier qui doit pendre, 1910 : Qui doyt pendre ne puet noyer ; Hassell 178, N42 ; DI STEF., 592a, noyer et 665 b, pendre.

 

-

Ci pris, ci pendu V. prendre

 

.

Les grands larrons mènent les petits pendre V. larron

 

.

Les petits larrons sont pendus, non pas les grands V. larron

 

.

Les suffisants échappent, les petits sont pendus V. suffisant

 

.

On pend bien un méchant, on laisse aller un riche : Li siècles est honnis par faute de justiche, Car pluseur justichieur en sont dou faire niche. On pent bien un mescant, on lait aler un riche ; Mais de larons seroient, se n'estoient compliche. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 155).

 

.

Sept ans accru et puis pendu V. accroire

 

Rem. Cf. aussi Morawski 917 : Il n'est pas eschappé qui est pendu

 

-

Empl. intrans.

 

.

Celui à qui la lippe pend est près de pleurer V. pleurer

 

.

Il faut rendre ou pendre V. rendre

 

.

Nul ne sait/ne voit ce qui à l'oeil lui pend V. oeil

 

Rem. Cf. aussi Morawski 358 : Chacun pendra par son geret ("jarret")
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 2/16 
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     PENDRE     
FEW VIII pendere
PENDRE, verbe
[DÉCT : pendre ]

I. -

Empl. trans. Pendre qqn. "Infliger à qqn le supplice de la pendaison" : ...tantost commanda qu'il fust pendus à un arbre à le veue de tous (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 100).

II. -

Empl. intrans. "Pendre" : Une cainture qui pendoit Avoit cainte, dont les mordans Sembloient deux charbons ardans (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 105).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 3/16 
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     PENDRE     
FEW VIII pendere
PENDRE, verbe
[DÉCT : pendre ]

I. -

Empl. intrans. "Être suspendu"

 

-

[D'un condamné à mort par crucifixion] Pendre en croix/à la croix : Vray et qu'on a jucgé Jhesus A pendre en croix au Mont Calvaire. (Pass. Auv., 1477, 177). O bon Jhesus, a qui je croy, Qui m'as ce jour a toy tiré, Quant tu pendies a le [l. la] croix, Benite soit ta charité ! (Pass. Auv., 1477, 252).

II. -

Empl. trans.

A. -

"Suspendre (un condamné à mort à la croix)" : Il a trahit nostre bon maistre, Et l'a mis a ung si mal estre Qu'il est jucgé a pendre en croix Entre deux faulx larrons maulvaiz. Et maintenant on le va pendre. (Pass. Auv., 1477, 184).

 

-

Estre pendu en croix. V. croix

B. -

"Accrocher, fixer par le haut (un objet)" : Il me fault cestuy [titre] ycy pendre Ou est escript : "Larron Dismas", Et a se lieu : "Larron Gestas". Ces deux leur titre fait confus (Pass. Auv., 1477, 215).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 4/16 
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     PENDRE     
FEW VIII pendere
PENDRE, verbe trans. et intrans.
[DÉCT : pendre ]

I. -

Empl. trans. dir.

A. -

Au passif. [Suj. inanimé] "Être suspendu" : ...car se une chose pesante, et soit .b., est pendue a une longue corde, se l'en la boute avant, elle branlle et va et vient et fait pluseurs reflexions tant que finablement elle repose au plus droit et au plus pres du centre que elle peust. (ORESME, C.M., c.1377, 572).

B. -

[Suj. animé] "Pendre qqn" : Pour ce pent l'en les larrons afin que la policie ou la communité en soit purgiee, et afin que les autres se corrigent par tel example, et que la painne de un face paour a pluseurs. (ORESME, E.A.C., c.1370, 533).

 

-

Au passif. "Être pendu" : Si comme en aucune cité ou policie il est ordené que les corps de ceulz qui sont homicides de eulz meïsmes soient trahinéz et pendus ou jectés es champs senz sepulture. (ORESME, E.A.C., c.1370, 326).

II. -

Empl. trans. indir. [Suj. inanimé] "Pendre à qqc." : Et n'est pas proprement pesanteur, quar se un pertuis estoit de ci jusques au centre de la terre et encor oultre, et une chose pesante descendoit par ce pertuis ou treu, quant elle vendroit ou centre, elle passeroit oultre et monteroit par ceste qualité accidentelle et aquise et puis redescendroit et yroit et vendroit plusseurs foys en la maniere que nous voions d'une chose pesante qui pent a un tref par une longue corde. (ORESME, C.M., c.1377, 144).

III. -

Empl. intrans. [Suj. inanimé] "Pencher" : Item, encore appert que une chose perfaitement droite a livel et droit assise sans pendre plus d'une part que d'autre, comme seroit une table .ab., est plus basse ou milieu que es bouz (ORESME, C.M., c.1377, 574).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 5/16 
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     PENDRE     
FEW VIII pendere
PENDRE, verbe
[T-L : pendre ; GD : pendre ; GDC : pendre ; DÉCT : pendre ; FEW VIII, 173a : pendere]

I. -

Empl. trans. "Attacher (un condamné) à la croix" : Venés i(l) sans tarder, sur pene de l'amende, Droit ou mont de Calvaire ou l'on veul Jhesu pendre (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 201). Vueilliez tousjours ces larrons pendre Et dedans leurs croix atachier. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 189).

 

-

Pendre qqn au vent. V. vent

II. -

Empl. intrans. Pendre à qqc. "Dépendre de" : Mieulx nous vauldroit faire tuer Qu'il y eust faulte de par nous. Employer nous y devons tous, Car nostre honneur y pent treffort. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 761).
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 6/16 
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     PENDRE     
FEW VIII pendere
PENDRE, verbe
[DÉCT : pendre ]

"Pendre"

A. -

Empl. intrans. "Être suspendu" : En la chappelle de saint Pierre Pendent deux lampes (Mir. pape, 1346, 357).

 

-

[Le suj. désigne le Christ sur le bois de la croix] : ...de nous ot tant cure et soing (...) Que pour nous en croiz mort pendi (Mir. st Val., c.1367, 162).

B. -

Empl. trans. "Suspendre" : Tenez, pendez les la [ces escarboucles], seigneurs Devant l'ymage. (Mir. pape, 1346, 396). ...ça ! pendons ly premiérement Au long du costé ceste cy [la plateine] Et ceste autre deça aussi (Mir. st Lor., 1380, 180).

 

-

En partic. "Suspendre qqn pour le mettre à mort"

 

.

[Sur le bois de la croix] : ...par Juifs deshonnorez Fu tant qu'en la croiz le pendirent (Mir. st Sev., 1362, 217).

 

.

[À une potence] : ...que ses gens et ly Prengnent Hardré en celle place, Et qu'au gibet mener le face ; La soit penduz. (Mir. Amis, c.1365, 40).

 

-

[En formule de malédiction] : Et dont viens tu ? c'on te puist pendre ! M'as tu bien fait icy muser ? (Mir. nonne, 1345, 319). Hé ! sire, qui en a pitié Pendu soit il ! (Mir. marq. Gaudine, 1350, 147). Non, Dieu ! mais se t'en donne point, Pendre me puist on d'une hart. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 236).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 7/16 
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     PENDRE     
FEW VIII pendere
PENDRE, verbe
[T-L : pendre ; DÉCT : pendre ; FEW VIII, 173 : pendere]

"Être suspendu"

 

-

Part. prés. en empl. adj. Yauver pendant. "Réservoir d'eau suspendu" : Item, pour la sale il luy faut achater, pour la haulte desse, un grant doseur avecque les tapis bankeurs, quarreaux [- quissons -], tables, briches, table pour hanapes, bankes, chaiers, fourmes, scelles, aes, bacins, chauffouers, un yauver pendant (Man. lang. G., 1396, 49).

 

-

Prov. Ci pris, ci pendu : Mal y venoyent pecheurs, traites et malfaiteurs qui forfaysoyent contre la magesté royale de Dieu, en trespassant sa loy et ses commandemens, car : cy pris, cy pendus. Bien tu l'esprouvas, o Lucifer, jadiz ange tres bel, car incontinent que le vent d'orgueil ot enflé ta pensee et tellement demenee que tu volus monter a l'equalité de ton Seigneur, tu qui estoyes fait pour le servir, point n'y ot de remede. Justice soudainement te lença et tresbuscha en [l']orrible prison d'enfer (GERS., Purif., 1396-1397, 61).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 8/16 
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     PENDRE     
FEW VIII pendere
PENDRE, verbe
[DÉCT : pendre ]

I. -

Empl. intrans.

A. -

[Le suj. désigne une chose] "Être suspendu" : ...sur lequel sercueil y avoit une grant couverture de veloux noir a tout une grant croix de satin blanc ou pendoient les armes du dict seigneur de costé et d'autre. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 310).

B. -

Pendre en croix. "Subir la mort" : SAINCT MARTIN. Mon benoist Dieu qui en crois volus pendre Et pour nous tous griefve mort entreprandre Pour nous gecter hors de perdicion, Affin qu'en moy n'y ait rien que reprendre, Veille mon cas, comme il affiert, comprandre, Car dessus toy gist mon entencion. (LA VIGNE, S.M., 1496, 248).

II. -

Empl. trans.

A. -

"Mettre à mort par strangulation en suspendant" : QUART. Laissez m'en paix, vous me tannez ! Que pendu soi ge d'une corde ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 283).

B. -

"Mettre à mort" : SAINCT MARTIN. (...) Respondez moy si le doulx Cruciffis Qui pour nous tous fut en l'air estendu Et sur la crois percé, cloué, pendu, S'il n'eust esté Dieu et homme parfait, Je vous demande s'il alors il eust fait Le droit rachapt de tout l'umain lignage. (LA VIGNE, S.M., 1496, 336).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 9/16 
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     PENDRE     
FEW VIII pendere
PENDRE, verbe
[DÉCT : pendre ]

I. -

"Être accroché seulement par le haut, la partie inférieure restant libre"

 

-

Part. prés. : Lequel homme arrivé a nous, incontinent attacha son esquif aux cordes pendans de nostre nave et monta treslegierement a nous. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 147).

 

.

Sceau pendant. "Sceau fixé sur une queue, et non plaqué directement sur le document" : ...lectres de son roy ou de prince royal, a seel pendant (LA SALE, J.S. E., 1456, 272).

II. -

Pendre à qqc.

 

-

Au fig. "Dépendre de qqc." : ...afin que le conseil de vostre seigneur et de tous autres qui se fieront en vous soit loialment gardé et tenu secret, car a ce pend largement de vostre honneur et de ceulz qui autrement le font. (LA SALE, J.S., 1456, 77).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 10/16 
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     PENDRE     
FEW VIII pendere
PENDRE, verbe
[DÉCT : pendre ]

I. -

Empl. trans.

A. -

"Suspendre" : Mais s'il avient qu'il [mon cheval] se desferre, .X. hommes faut, quant on le ferre : Li uns sache, li autres boute. Chascuns le fuit, chascuns le doubte ; Et loiez est à .IIIJ. estaches Dou travail ; et vueil que tu saches Qu'on n'i fait riens, s'on ne le pent. En Ynde n'a si mal serpent Qu'on ne ferrast plus de legier. (MACH., Compl., 1340-1377, 265).

B. -

"Pendre, mettre à mort par pendaison" : Et dit qu'assez mieus ameroit, Qui de ce a chois le mettroit, Qu'on le pendist ou traïnast, Qu'on l'ardist vif ou escorchast, Que ce qu'il fust en la saisine De la joie qui tant est fine. (MACH., D. verg., a.1340, 40). Et se j'estoie tel personne Que j'en deüsse vengement Prendre ou faire d'eaus jugement, Les dames bien en vangeroie. Mais ne m'affiert ; et toute voie, Qui les penderoit par la gorge Ou de coustiaus de bonne forge Corps et membres leur escorchast Et de bon sel les arrochast, Et puis fussent de chiens mengiez, N'en seroit il pas bien vangiez ? (MACH., D. Lyon, 1342, 201). Car tuit Juïf furent destruit, Li uns pendus, li autres cuit, L'autre noié, l'autre ot copée La teste de hache ou d'espée. Et meint crestien ensement En morurent honteusement. (MACH., J. R. Nav., 1349, 145). ...nous vous requerons Qu'il soit jugiez selonc la loy De Chipre ; car, par Saint Eloy, Puis que son fait prouver ne puet, Drois commande et raisons le vuet ; Et la loy de Chypre s'acorde Qu'il soit pendus à une corde, Comme traïtres condampnés ; Ou mis aveques les dampnés, En prison ou en chartre obscure, Sans jamais veoir creature. (MACH., P. Alex., p.1369, 252).

 

-

[Dans une tournure factitive] : Et qu'il le face couvenir Et en sa presence venir, Et se il le puet tel trouver Qu'il puist ceste chose prouver Qu'il les face tous sans atendre Morir et escorchier et pendre ; Car bien l'aroient desservi S'il l'avoient einsi servi ; Et se prouver ne le povoit, Li princes disoit qu'il devoit Pareille peinne recevoir, Se li roys faisoit son devoir. (MACH., P. Alex., p.1369, 250).

 

-

[Dans un tour imprécatoire] : Je te pri que tu m'en delivres [de mon cheval], Car, se Dieus me gart, pour cent livres Autretant ne le garderoie Con gardé l'ay : trop fort m'anoie. Se tu le vues, je te le dong, Qu'il ne vaut .J. pourrit ongnon. Pendus soit qui le m'amena ! Et Dieus gart qui le me donna ! Car, par Dieu, se tel le sceüst, Envoié ja ne le m'eüst. (MACH., Compl., 1340-1377, 265). Trop est de put afaire, trop a la main escherse ; N'a si mauvais villain de Paris jusqu'en Perse. De Dieu soit il maudis et tués d'une herse, Ou decopez par pieces com la terre c'on herse, Et com le laboureur la fent, quant il la berse, Ou pendus au gibet de la ville de Merse. Dyables en ait l'ame ; ja Dieus ne la renterse. Et la char soit aus leus : s'iert pour euls bonne aerse. Si buvrons dou milleur, sans nulle controverse, Quant en enfer sera nostre partie adverse. (MACH., Compl., 1340-1377, 266).

II. -

Empl. pronom. réfl. "Se pendre" : N'en parlons plus, car l'air empire De parler de si vil matire, Car il valent, tant vous en di, Pis que Judas qui se pandi. Grant meschëance leur avengne ! Dites : "Amen ! Dieu en souveingne !" (MACH., D. Lyon, 1342, 201). ...s'amie estoit mariée Au plus vaillant de la contrée, Et estoit ja grosse d'enfant. "Haro !" dist il, "li cuers me fent. Hé ! Mors, que ne me viens tu prendre ? A po que je ne me vois pendre !" Lors prist ses cheveus a tirer, Et puis sa robe a dessirer. Quant sa gent einsi le veïrent, Isnelement avant saillirent, Dont chascuns forment l'agrapa ; Mais par force leur eschapa. (MACH., J. R. Nav., 1349, 215).

 

-

Loc. : ...amez Cuiday estre, quant amis fui clamez Trés doucement. Helas ! dolens ! or est bien autrement, Quant ma dame aimme autre nouvellement. Et puet on pis, dame, s'on ne se pent ? Certes, nennil ! Car c'est pour mettre un amant a essil ; N'eschaper hors de si mortel peril N'en devroit pas un d'entre cinq cent mil. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 96).

III. -

Empl. intrans. "Être suspendu" : Encor y a un point plus fort : Qui le menroit aus fourches pendre En celle heure, sans plus attendre, Si seroit il reconfortez Et soustenus et deportez En esperence d'eschaper (MACH., J. R. Nav., 1349, 211). Si qu'il avint, le Venredi Que Jhesu Cris en crois pendi, Qu'en parfaite devotion Et en vraie contrition, Cils damoisiaus l'aloit ourer. (MACH., P. Alex., p.1369, 10).

 

-

Loc. : Et l'autre disoit : "Si n'a y Homme qui a li se compere, Ne dont tant de bien nous appere. Car il fu jusqu'a l'Aubre Sec Ou li oisel pendent au bec." (MACH., D. Lyon, 1342, 209).

IV. -

Inf. subst. "Pendaison" : Si m'est vis que la Chastelainne Ot plus de meschief et de peinne, Quant sans cause reçut la mort, Que n'ot cils qui se fu la mort Qui avoit desservi le pendre ; Et pour c'en fu sa dolour mendre. (MACH., J. R. Nav., 1349, 238).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 11/16 
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     PENDRE     
FEW VIII pendere
PENDRE, verbe
[DÉCT : pendre ]

I. -

Empl. trans.

 

-

Pendre qqc. "Suspendre cette chose" : ...il print les brayes du prestre qu'il avoit, et les pendit en sa sale (C.N.N., c.1456-1467, 334).

 

-

Pendre qqn. "Le mettre à mort par pendaison" : ...le bailly, si tost qu'il le vit, dist et jura par ses bons dieux qu'il seroit pendu par la gorge. (C.N.N., c.1456-1467, 450). ...vous en aurez vostre payement, car vous en serez au gibet pendu ! (C.N.N., c.1456-1467, 450).

 

-

[En constr. abs. avec valeur passive] : ...le clerc mort et descoloré comme ung homme jugié a pendre, si va dire... (C.N.N., c.1456-1467, 94). ...ilz ne l'amoient gueres, mais le menassoient tousjours de pendre, s'ilz le povoient tenir. (C.N.N., c.1456-1467, 449). ...sitost que le bailly me tiendra, il me condemnera a pendre (C.N.N., c.1456-1467, 450).

II. -

Empl. intrans. "Être suspendu" : Lors tire une petite boyte pendant a sa couroye, ou son saufconduit estoit (C.N.N., c.1456-1467, 55). ...car vous savez bien que je n'en portay oncques la clef, mais pend a vostre cincture avecques les vostres (C.N.N., c.1456-1467, 383).

 

-

Au fig. : ...la fille s'en alla bien courroussée qu'on ne pendoit bien en haste et bien hault celuy qui avoit pendu a ses basses fourches. [Avec jeu de mots] (C.N.N., c.1456-1467, 162).

III. -

Empl. pronom. Soi pendre : Maryer ! disoit il ; j'aymeroye mieulx me aller pendre au gibet (C.N.N., c.1456-1467, 491).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 12/16 
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     PENDRE     
FEW VIII pendere
PENDRE, verbe
[T-L : pendre ; GD : pendre ; GDC : pendre ; DÉCT : pendre ; FEW VIII, 173a : pendere ; TLF XII, 1313b : pendre]

I. -

Empl. trans.

A. -

Empl. trans. dir.

 

1.

"Mettre à mort qqn par pendaison, exposer le corps d'un supplicié à la potence" : Veu lequel procès et confessions faites par icellui prisonnier, avec leurs advis et oppinions desdiz conseillers, icellui mons. le prevost condempna ledit prisonnier, et en sa presence, à estre pendu comme larron. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 194).

 

-

Estre pendu à la justice du roi. "Être exposé à la suite d'une pendaison" : ...que icellui prisonnier, comme traytres du roy et larron, fust punis, c'est assavoir : trainé, decolé, et le corps et teste d'icellui pendu à la justice du roy nostre sire. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 125). ...en après les quatre membres d'icellui pendus aus quatre portes d'icelle ville de Paris, et le corps dudit Merigot pendu à la justice du roy nostredit seigneur, à Paris. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 208).

 

-

Mieux aimer estre pendu que + subj. : ...et, en venant à Paris, Beaubarbier dist à lui qui parle qu'il ameroit mieulx estre pendus qu'il venist à Paris ainsi mal vestus qu'il estoit, et Le Normant devant dit feust si bien vestus qu'il estoit. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 62).

 

2.

"Suspendre, accrocher qqc." : ...[il] tira une dague que un escuïer avoit pendue à sa sainture hors de la gaigne (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 190). ...icellui Thevenin print et emporta des biens dudit defunct environ demie-aulne de blanchet, qu'il pendi à sa sainture (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 87).

B. -

Empl. trans. indir. "Être suspendu" : ...une houpelande de drap pers, sengle et courte, à usaige d'omme, qui pendoit à une haye où elle sechoit (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 176). ...l'en ne povoit ne devoit icelle prisonniere espargnier que elle ne feust tournée ou pilory, ayant un chappiau sur sa teste, auquel pendroient certaines grappes de verjus (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 254).

II. -

Part. prés. en empl. subst. masc. "Attache qui pend à la ceinture" : ...une sienne bourse de drap velueau vert, estofée à pendans de soye et de sonnetes d'argent à l'environ, avec un gros bouton d'argent estant au bout d'icelle bourse (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 8).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 13/16 
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     PENDRE     
FEW VIII pendere
PENDRE, verbe
[T-L : pendre ; DÉCT : pendre]

Pendre au clou. V. clou
 

Chastellain Martine Moulin

 Article 14/16 
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     PENDRE     
FEW VIII pendere
PENDRE, verbe
[T-L : pendre ; GD : pendre ; GDC : pendre ; DÉCT : pendre ; FEW VIII, 173, 179b : pendere ; TLF XII, 1313b : pendre]

I. -

Empl. trans. Pendre un sceau à. "Attacher un sceau à un parchemin au moyen d'un ruban" : En tesmoing desquelx choses, nous avons mis et pendu à ces lettrez le seel de la dicte baillie (Hist. Lille T., t.2, 1391, 474).

II. -

Empl. intrans.

A. -

[D'une construction] "Pencher, s'affaisser" : ...lequel mur pendoit et estoit en advanture de cheoir (Trés. Reth. S.L., t.2, 1409-1410, 598).

B. -

Au fig. [D'un procès] "Être en instance, en jugement" : ...contemps et débat fust meu et pendist ou parlement dou roy nostre sire à Paris (Cartul. Laval B., t.2, 1377, 288). Et est ce entendu quant la cause d'opposicion pend en la court souveraine, ou en celle dont est le juge ; car si elle estoit en la voisine, il fauldroit aller au loing. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.3, a.1458, 12). ...à cause desquelles terres et seigneuries pend procès en nostre court de Parlement, entre nostredit cousin de Dunois et nostre chière et amée cousine Marie de Harecourt, sa femme, à cause d'elle, le conte de Tancarville et le seigneur de Husson, demandeurs en matière petitoire (Doc. Poitou G., t.10, 1458, 80).

III. -

Part. passé en empl. adj. [D'un objet] "Muni d'un cordon qui sert à suspendre, à accrocher" : ...2 autres grans flacons dorez et esmailliés, penduz de tissuz de soye embouclez et ferrez d'argent (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1353, 320).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

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     PENDRE     
FEW VIII pendere
PENDRE, verbe
[DÉCT : pendre ]

I. -

Empl. trans.

A. -

"Suspendre, fixer qqc. par le haut de manière que la partie inférieure reste libre" : ...puiz fit deschaucer l'un de ses esperons dorez et ly fit chaucer par l'un de ses gens, et ly ceindre une ceincture où estoit pendu un cousteau long pour espée. (BAYE, II, 1411-1417, 245).

B. -

"Suspendre qqn par le cou au moyen d'une corde pour le faire mourir par strangulation" : ...pour IJ clers, l'un maistre en ars, l'autre bachelier en ars en ladicte Université, qu'il [le prevost de Paris] avoit pendu ou fait pendre au gibet de Paris (BAYE, I, 1400-1410, 205). ...messire Pierre des Essars, qui, passé a IJ ou IIJ ans, avoit esté par certains commissaires condempné à estre trayné et decapité et pendu (BAYE, II, 1411-1417, 245).

II. -

Empl. intrans. [Le suj. désigne une cause, un procès] "Être en cours, en instance" : ...au procès qui pendoit par avant entr'eulx, d'une part, et messire Pierre de Villeinnes, d'autre part (BAYE, II, 1411-1417, 10). Cedit jour, maistre Nycolas Potin (...) a dit de par le duc de Berry que l'en eslargisse par Paris Guillaume Simon, et que l'en ly face justice sur le principal, qui ceans pent entre ledit duc et les habitans de Cugant et de Gastiné, d'une part, et ledit Simon, d'autre part (BAYE, II, 1411-1417, 240).

III. -

Empl. pronom. Soi pendre. "Se suicider par pendaison" : La Court a reservé la cause d'entre le procureur du Roy, d'une part, et chapitre de Paris, d'autre part, pour cause d'une femme qui s'est pendue en la rue Nuefve Nostre Dame. (BAYE, II, 1411-1417, 192).

IV. -

Part. prés. Pendant

A. -

Part. prés. en empl. adj.

 

1.

[Empl. comme adj. épithète ou attribut] "En cours, en instance, qui n'est pas encore jugé" : ...le Roy ordonnoit aucuns commissaires pour cognoistre des causes beneficiales, tant pendentes que à pendre en Parlement (BAYE, II, 1411-1417, 72). ...et pour occasion de quoy procés est pendant ceans entre lesdictes parties. (FAUQ., I, 1417-1420, 23). ...par vertu desquelles lettres les impetrans d'icelles s'estoient efforciez et efforçoient de renvoier ou faire renvoier par ung sergent par devant le Conseil du Roy à Rouan certaines causes pendans en la Court de Parlement (FAUQ., II, 1421-1430, 120).

 

2.

[Empl. comme noyau d'une prop. participiale] "Étant en cours"

 

-

Ce pendant. "Pendant ce temps" : Item, ce pendant parlerent ensemble lesdis ambaxadeurs du Roy et messaiges desdis seigneurs d'un costé et d'autre (BAYE, II, 1411-1417, 119).

 

-

Ce temps pendant. "Pendant ce temps" : ...et les requerir que, au moins, s'ilz ne veullent faire paix, ilz facent abstinence de guerre jusques à certain temps, afin que ce temps pendant on puist avitaillier et pourveoir la ville de Paris (FAUQ., I, 1417-1420, 253).

B. -

Prép. "Durant" : ...et s'aucunes lettres obtient sur ce pendent ce temps, il welt dès maintenant qu'elles soient nulles (BAYE, I, 1400-1410, 176). Item, ordonné est que J. Guiart exercera l'office de prevost à Nogent le Roy pendent le procès et jusques à ce que autrement en soit ordonné. (BAYE, I, 1400-1410, 266).

V. -

Part. passé en empl. adj. ou subst. Pendu

A. -

Empl. adj. "Mort par pendaison" : ...soubz umbre de ce que on a trouvé ledit Thouet pendu en son hostel (FAUQ., III, 1431-1435, 6).

B. -

Empl. subst. masc. "Celui qui est mort par pendaison" : ...et avoient esté trouvées les lettres royaulx dessirées soubz les piez dudit pendu. (BAYE, I, 1400-1410, 284).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

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     PENDRE     
FEW VIII pendere
PENDRE, verbe
[T-L : pendre ; GD : pendre ; GDC : pendre ; DÉCT : pendre ; FEW VIII, 173a : pendere]

I. -

Empl. intrans.

A. -

[D'une chose] "Être attaché par le haut" : ...et [le roi] ot lors si grant soif que, sans adviz ne sans mesure, vint sur la fontaine et print le bacin qui y pendoit a une grant chayenne, si puisa de l'eaue et but. (ARRAS, c.1392-1393, 7). Lors [Remondin] prent l'estrié qui pendoit a l'arcon de la selle, (...) et au retourner que Olivier cuida faire, il le fery sur le bacinet, qui fu durs et bien trempez, et l'une des pointtes coula aval et entra entre la coupe du bacinet et la vosiere. (ARRAS, c.1392-1393, 62). Et quant il vit qu'il en fu du tout au dessus, si [Remondin] tire le court coutel qui lui pendoit a dextre lez et lui dist : Faulx traitre, rens toi ou tu vaulz prez que mort. (ARRAS, c.1392-1393, 63). ... Remond (...) prent son espee qui pendoit a son chevez, et la ceint (ARRAS, c.1392-1393, 241).

 

-

En partic. [D'un sceau sur une lettre] : En non Dieu, dist Jossellins que je voy la, sachiez qu'il a fait son hoir de Hervy de Leon, et croy qu'il l'ait enchanté, et les barons du pays aussi, car les lettres en sont ja passees, et y pendent leurs seaulx avec le seel du roy. (ARRAS, c.1392-1393, 57).

B. -

[D'une partie du corps] "Retomber" : Et un Sarrasin, qui venoit de celle part et avoit la dextre partie de toute la teste tranchie, tellement que l'oreille lui pendoit sur l'espaule (ARRAS, c.1392-1393, 229).

II. -

Empl. trans.

A. -

Pendre qqc. "Attacher qqc." : Puis [Geoffroy] print la bourse ou les XXX. pieces d'argent estoient, qui valoient X. solz, et la pent a son col. Puis ceint l'espee, et pend l'escu au col, et puis fist au chappellain gecter de l'eaue benoite sur lui. (ARRAS, c.1392-1393, 297). Et lors vindrent a Lusegnen, et fu Gieffroy desarmez en la sale, et firent pendre l'escu qu'il ot conquis, le jour devant, au chevalier, encontre l'un des pilliers. (ARRAS, c.1392-1393, 301).

 

-

Pendre l'escu au col. V. escu

B. -

Pendre qqn. "Mettre qqn à mort en le suspendant par le cou" : Seigneurs, veez cy grant franchise de ce chevalier, qui prie que je respite ses ennemis de la mort ; mais, par la foy que je doy l'ame de mon pere, ne Jossellins ne ses filz ne feront jamais trahison ne n'enchasseront gentil homme de mon pays. Et lors les fist tous deux pendre (ARRAS, c.1392-1393, 65). Gieffroy fist tantost lever unes fourches devant la porte du chastel et y fist pendre Glaude et ses deux freres, et manda a ceulx de dedens que, se ilz ne se rendoient a sa voulenté, qu'il les feroit tous pendre, se il les prenoit par force. (ARRAS, c.1392-1393, 206).

 

-

Au passif. Estre pendu (+ compl. de manière/de lieu) : Et saichiez que ses filz Oliviers du Pont le Leon vous en combatra. Mais assez brief le desconfirez, et seront le pere et le filz condempnez a estre penduz. (ARRAS, c.1392-1393, 51). Lors furent serchié tuit ly prisonnier ; et furent penduz aux fenestres et aux huys et tout environ le recept, tuit cilz qui estoient du lignage Jossellin. (ARRAS, c.1392-1393, 73).

 

.

Estre pendu par la gorge : ... je vous amaine le medicin qui vous destrempera un tel electuaire que vous en serez tous penduz par la gorge. (ARRAS, c.1392-1393, 198). Maudit soit le bras qui de tel vertu scet ferir. Et le fevre qui forga ceste petite alemelle soit pendu par la gorge, car oncques mais je n'euz sang trait par taillant, tant feust bons. (ARRAS, c.1392-1393, 264).

III. -

Part. prés. en empl. adj. "Pendant" : Et le coup qui descendi de grant ravine, avec la force du bras de quoy il fu feruz, ly uns des cloux de la maisselle rompy, et Remondin tire a lui fort, et la visiere lui demeure pendant d'un lez, si que il ot le visaige tout descouvert. (ARRAS, c.1392-1393, 63).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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